France : débat sans vote au Parlement sur une intervention en Syrie

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault va défendre ce mercredi après-midi le principe d'une intervention en Syrie devant l'Assemblée nationale. Le débat ne sera pas suivi d'un vote malgré les demandes de l'opposition.
Le Parlement va débattre, mercredi 4 septembre, sur le principe d’une intervention militaire en Syrie, une position ardemment défendue par le président François Hollande. À partir de 16 heures, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault tentera de convaincre les députés de la nécessité de "sanctionner" la Syrie.


Comme il l'a fait deux jours plus tôt à Matignon devant les représentants des deux Chambres du Parlement, Jean-Marc Ayrault présentera "les preuves" recueillies par les services de renseignements français de la responsabilité du président syrien Bachar al-Assad dans les bombardements à l'arme chimique du 21 août près de Damas. Dans le même temps, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius se prêtera au même exercice devant le Sénat.

"Un raisonnement mais pas de preuves"

Le débat qui s'en suivra entre les différents groupes parlementaires promet d'être animé au vue du scepticisme affiché ces derniers jours par certains députés concernant la solidité des preuves françaises, imputant l'attaque chimique du 21 août au régime de Damas. En première ligne, le président de l'UDI, Jean-Louis Borloo, pour qui les documents déclassifiés présentés aux parlementaires montrent un "raisonnement mais pas de preuve".

De son côté, le président de l'UMP Jean-François Copé demande d'attendre les conclusions définitives des inspecteurs de l'ONU avant d'agir. "Ce serait une erreur de le faire trop vite dès lors que l'on a pas de certitude absolue", a fait savoir le président de l'UMP. "Il faut agir étape après étape", a-t-il ajouté. Enfin, le Front national soupçonne le gouvernement de "construire des preuves".

Autant de doutes qui poussent nombreux députés et sénateurs à exiger un vote au Parlement. Jean-Louis Borloo a été l'un des premiers à juger indispensable, en l'absence d'un feu vert de l'ONU, ce scrutin. À gauche, Jean-Luc Mélenchon comme le Parti communiste et les écologistes estiment qu'un vote du Parlement devrait aller "de soi".

Possibilité d'un vote au Parlement

Si, pour l'instant, aucun vote n'est prévu, il n'est pas exclu pour autant. "Au moment où le président de la République française aura en mains tous les éléments de la décision (...), il prendra sa décision, il s'adressera aux Français et devra trancher sur la question [d'un vote au Parlement]", a indiqué Laurent Fabius mercredi sur France Info. Près de trois Français sur quatre souhaitent que le Parlement se prononce par un vote avant une éventuelle intervention militaire en Syrie, selon un sondage CSA diffusé mardi par BFMTV.

Lors d'une conférence de presse à l'Élysée mardi, François Hollande s'est déclaré "toujours déterminé" à intervenir. Mais le président reste surtout suspendu à la décision des États-Unis.

Armes chimiques : la Russie prête à agir "résolument" en Syrie en cas de preuves

© AFP

Le président russe, Vladimir Poutine, a affirmé que Moscou était "résolument" prêt à agir en Syrie si les Occidentaux fournissaient des preuves de l'utilisation d'armes chimiques par le régime de Damas.

Par FRANCE 24 (texte)
La Russie serait prête à agir "résolument", voire même à soutenir une action armée en Syrie, si les Occidentaux présentaient à l'ONU des "preuves convaincantes" de l'usage d'armes chimiques par le pouvoir syrien, a déclaré, mercredi 4 septembre, le président russe, Vladimir Poutine.
"S'il y a des informations selon lesquelles des armes chimiques ont été employées, et employées par l'armée régulière [de Syrie], alors ces preuves doivent être présentées au Conseil de sécurité de l'ONU [...] Et elles doivent être convaincantes, a martelé le numéro un russe dans une interview à la chaîne publique Pervyi Kanal. Après cela, nous sommes prêts à agir le plus résolument et sérieusement possible."
Le chef de l'État a par ailleurs souligné que, dans le cas contraire, une intervention militaire en Syrie sans l'aval du Conseil de sécurité serait à considérer comme une "agression". "Selon le droit international, seul le Conseil de sécurité de l'ONU peut décider de l'usage des armes contre un État souverain. Tout autre prétexte, moyen qui justifierait l'usage de la force vis-à-vis d'un État indépendant et souverain sera inacceptable et ne pourra être qualifié que d'agression", a-t-il assuré.
Le président russe avait précédemment fait état d'"opinion" selon laquelle les vidéos d'enfants tués lors des bombardements chimiques seraient une "compilation réalisée par des bandits liés à Al-Qaïda".
Moscou suspend ses livraisons de missiles S-300 à la Syrie
Vladimir Poutine a par ailleurs indiqué que la Russie, principal soutien du régime de Bachar al-Assad, avait suspendu ses livraisons à Damas de batteries sol-air S-300, des systèmes de défense anti-aérienne et anti-missile perfectionnés équivalents du Patriot américain. "Nous avons un contrat de livraison de S300, nous avons fourni certains composants, mais nous n'avons pas achevé nos livraisons, nous les avons pour l'instant suspendues", a-t-il déclaré
En juin, il avait affirmé que Moscou n'avait pas "pour l'instant" livré de S-300 à la Syrie pour ne pas "rompre l'équilibre des forces".
Depuis le début de la crise syrienne, en mars 2011, la Russie a fait usage à trois reprises de son droit de veto de membre permanent du Conseil de sécurité pour bloquer des projets de résolution qui auraient condamné le régime de Bachar al-Assad.

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